Les Enténébrés

La géographie des Enténébrés

Les Enténébrés correspondent à la section des Branches plongée dans l’obscurité du fait de l’absence de feuilles-miroirs pour réfléchir la lumière du soleil. Elles se situent entre les piliers des Ramures, au centre de l’Arbre-Mère, jusqu’à la région où pousse la feuille-miroir la plus en amont de la Branche. Cette frontière, variable dans le temps et selon les rameaux, sépare les Enténébrés des terres illuminées. Cette limite sépare également le monde des hommes de celui des démons, bien que les terres des uns et des autres peuvent déborder légèrement sur l’un ou l’autre des territoires. La lumière reflétée par les feuilles-miroirs lointaines ne suffit pas à éclairer les terres obscures, elle les baigne néanmoins dans un crépuscule permanent. Les alternances jour-nuit sont visibles mais leurs transitions est subtile et parfois difficile à percevoir.

Les Murs du Crépuscule

Les Murs du Crépuscule sont les fortifications érigées par les Fylides pour séparer les terres illuminées des Enténébrés. Un Mur du Crépuscule se dresse sur toute la largeur d’une Branche ou sur un entrelacement entre une Branche plongée dans les Enténébrés et sa voisine baignée de lumière. Les Murs sont gardés par des chevaliers issus de l’ensemble des royaumes de la Branche, et parfois au-delà. La protection des terres illuminées contre les démons est en effet un devoir sacré pour les Fylides.

Les terres au pied d’un Mur sont défrichées par les humains pour repousser plus efficacement les attaques de démons. Les régions nouvellement colonisées par les Enténébrés sont couvertes d’une végétation déclinante, le plus souvent des plantes habituées aux terres illuminées qui dépérissent lentement. Les arbres sont ternes, les buissons rachitiques.

Les terres obscures

À mesure que l’on s’enfonce dans les Enténébrés, une végétation spécifique, adaptés à ces terres obscures apparaît. Une flore fluorescente se développe. Des champs de fleurs chatoyantes se déploient dans les plaines, des sapins bleutés couvrent les hauteurs, puis des alpages couverts de fyltil s’étalent sur les sommets. Les végétaux fluorescents les plus lumineux peuvent effacer les cycles nycthéméraux.

Les sections intérieures des Branches sont percées de nombreux tunnels, parfois naturels lorsque l’écorce se crevasse, souvent creusés par des démons xylophages. Ces tunnels permettent de traverser les rameaux par leur largeur ou de remonter les fûts verticaux selon des pentes aisément praticables. Ces chemins secrets sont prisés des caravanes marchandes qui s’aventurent dans les Enténébrés pour gagner les terres muwides.

Dans les régions les plus profondes se trouvent les piliers centraux des Ramures. Ces régions (une par Ramure) forment de vastes zones de collines, parfois hérissées par le départ d’une Ramure ou d’un rameau immature.

Les piliers secondaires sont des excroissances d’une Branche qui forme un appui sur le sol, permettant à la Branche de s’élancer de plus belle. Bien que plus étroit qu’un pilier central, le sommet d’un pilier secondaire ressemble au paysage de colline d’un pilier central.

Les anciens royaumes

Les feuilles-miroirs proches des Enténébrés sont attaqués par des champignons qui entraînent leur ternissement puis leur mort. Cette maladie est appelée l’Asiwitil. Elle se propage lorsque d’attaques de démons qui portent ces germes sur leurs fourrures, ou de proche en proche lorsqu’une feuille-miroir est contaminée. Pour cette raison, les humains coupent et brûlent les feuilles-miroirs contaminées pour ralentir la progression de la maladie et donc des Enténébrés.

Les anciens bourgeons, cœurs des royaumes fylides, se sclérosent lorsqu’ils se font absorber par les Enténébrés. Le bourgeon devient alors imputrescible et indestructible, en particulier face aux armes humaines. Les chamans pensent que c’est la disparition des feuilles-miroirs aux environs qui entraînent la dénutrition puis la sclérose du bourgeon.

La sclérose du bourgeon entraîne un appauvrissement des sols. Les terres deviennent peu à peu impropres à l’agriculture, ce qui obligent les hommes à abandonner ces terres. Les Enténébrés regorgent donc de ruines humaines. Les forteresses sont celles qui perdurent le plus longtemps.

Certaines forteresses restent habitées par des humains pour défendre les routes commerciales entre les terres illuminées et les terres muwides, situées dans les racines. Ces domaines sont appelés les Marches et leurs souverains sont appelés des marquis.

Les démons

Les démons regroupent l’ensemble des créatures vivant dans les Enténébrés. Il s’agit d’une notion humaine (et plus particulièrement fylide). Biologiquement, rien ne distingue fondamentalement un démon d’un animal ordinaire. Il est d’ailleurs à noter que les skwirids, les renards sylvestres, ne sont pas considérés comme des démons par les Fylides alors que selon la mythologie, Skwiteïsan, le Grand Renard Sylvestre, est l’un des Grands Démons, c’est-à-dire l’un des créateurs du monde primordial.

Certains démons sont intelligents selon les critères humains, parfois capable de s’exprimer avec un vocable humain plus ou moins précis. Au contraire, certaines espèces ont des comportements bestiaux. La communication entre démons passe par les grognements et autres cris variés (parfois en langage parlé), mais aussi par des signes corporelles (inclination d’oreilles, mouvement de queue…) et par des odeurs perceptibles ou non par les humains. Il est parfois difficile, voire impossible, à des démons de deux espèces différentes de communiquer entre eux.

Les démons peuvent être solitaires, vivre en clan réduit, en horde ou en troupeau. Cela dépend beaucoup de la sociabilité des espèces. Les espèces sociables se regroupent la majorité du temps avec des membres de leur propre espèce ou d’espèces apparentées capables de vivre en coopération. L’exemple le plus évident est celui des grands primates qui peuvent former des hordes constituées de nombreuses espèces de singes. Les hordes se constituent toujours sur un modèle de dominants et de dominés. Un démon peut défier à tout moment le chef de sa horde pour tenter de le renverser à la suite d’un combat singulier.

Les plus grands chefs de hordes sont appelés des rois-démons ou Khans. Le suffixe -khan est associé à leur nom. Les rois-démons sont capables d’agréger et de coordonner des hordes d’espèces différentes qui, d’ordinaire, ne pourraient se côtoyer. Ils ont une véritable autorité sur un vaste territoire et auprès de tous les démons de ce territoire. Les rois-démons sont capables d’organiser des assauts d’envergure contre les fortifications humaines, en particulier les murs du crépuscule, ainsi que des raids à l’intérieur des territoires humains. Ces attaques régulières ont pour but d’éprouver et d’affaiblir les défenses humaines, de propager l’Asiwitil (volontairement ou non) et de faire progresser les Enténébrés.

La plupart des démons ne supportent pas l’intense lumière du soleil. C’est la raison pour laquelle ils ne vivent que dans les Enténébrés. Certaines espèces sont cependant capables de supporter les reflets du jour. Elles vivent loin des installations humaines qui les pourchassent, que ce soit dans les Enténébrés ou dans les rameaux immatures. Ils sont parfois utilisés par des rois-démons pour lancer des raids à l’intérieur des terres illuminées. Les Fylides les nomment les Rôdeurs.

Le bestiaire des démons

Ce bestiaire est une liste non exhaustive des démons répertoriés par les Fylides.

sans visage
Sans-visage (©Demalem)

Ces volatiles vivent par petits clans. Plutôt granivores quoiqu’aggressifs, ils se protègent de leurs prédateurs grâce à leurs plumes aux rebords coupant comme des couteaux.

Chimère à la tête de crocodile et au corps effilés comme une anguille, c’est un démon solitaire adepte des marais. Relativement facile à maîtriser, il est parfois capturé par des humains pour être exhibé comme une bête de foire.

Chimère mi-lion, mi aigle, capable de voler, on la retrouve exclusivement dans les Enténébrés. Démon clanique, il est fréquent dans les Ramures du Nord, quoique présent sur d’autres ramures.

Chimère mi-cheval, mi aigle, capable de voler, souvent solitaire, on la retrouve dans les rameaux immatures ainsi que dans les Enténébrés.

Ce démon préfère les rameaux immatures aux Enténébrés. Il vit en clan de taille modeste. Il se distingue des lions classiques par sa taille imposante et son pelage chatoyant, camouflage idéal parmi les nombreuses feuilles-miroirs des rameaux immatures.

Chimère à corps de gorille et tête de lion, généralement à la tête d’une horde de primates de différentes espèces. Les Nortikoliens sont capables de s’exprimer en langage humain de manière rudimentaire.

Insecte géant xylophage de la forme d’un longicorne, il mange le bois de l’Arbre-Mère et creuse de long tunnel. Les zones vitales du bois de l’Arbre-Mère sont en générale suffisamment résistantes quand la Branche est ancienne, ce qui ne menace pas la survie de la Branche. Par contre, si un longicorne est transporté à l’extrémité d’une Branche (le plus souvent sous forme d’œuf ou de larve), il peut s’attaquer à une section juvénile de la Branche et la mettre en danger s’il réussit à atteindre les tissus vitaux. Un longicorne adulte est capable de cracher de l’acide et de déchiqueter des humains avec ses mandibules.

Démons des ramures du nord, les loups cervins vivent en hordes homogènes auxquelles s’associent parfois d’autres espèces. La taille de leur bois, s’ils ne sont pas cassés, est proportionnelle à leur âge.

Loup à deux têtes. Habituellement solitaire, il peut se joindre à d’autres espèces de canidés

Chimères à corps d’ours et tête et queue de loup. Ils vivent en clan ou petites hordes.

Surnommé à juste titre le roi de tous les démons, ce démon est redouté par ses pairs qui lui ont tous juré obéissance. Ce démon est une créature unique qui vit à cheval entre le monde intermédiaire et le monde physique. Il ne possède pas d’enveloppe charnelle et peut attaquer les esprits qui passent à sa porter. Les âmes de ses proies sont déchiquetées et terminent au mieux dans les Limbes lorsqu’elles ne sont pas tous simplement annihilées. Ce démon est si redoutable qu’aucun humain n’a pu lui survivre et rapporter son existence au sein de la communauté fylide.

Poisson de l’océan inférieur équipé d’une corne empoisonnée qu’il peut lancer sur sa proie telle un harpon. Un muscle lui permet de rétracter sa corne et de ramener sa proie.

Minuscules démons très sociables, ils peuvent attaquent une proie discrètement, une ou deux musaraignes-vampires se jetant sur le dos pour lui sucer le sang avant de quitter sa victime. Ils peuvent aussi attaquer en masse une grosse proie qui périra sous le nombre.

Ce terme désigne plusieurs espèces de ptérodactyles vivant en colonie sur les rivages des Enténébrés. Bien qu’ils nichent en groupes de plusieurs centaines voire milliers d’individus, ils forment rarement des hordes sous l’égide d’un chef unique.

Créature anthropomorphe, sa silhouette vaguement humaine et sa capacité à s’exprimer en langage humain sans la moindre difficulté en fait l’ambassadeur privilégié des rois-démons (dans les cas extrêmement rares de négociations entre humains et démons). Les Sans-visages ont généralement des peaux vertes, marrons ou jaunâtres.

Solitaire et rare, ce dragon à la silhouette serpentine est couvert de plumes multicolores sur l’ensemble du corps. Ils possèdent une paire d’aile et une paire de pattes aux griffes redoutables. Il est surnommé par les Fylides le « dévoreur de bourgeon » car il raffole des jeunes Änlisöve, les bourgeons de succession, qu’il est capable de sentir depuis le fin fond des Enténébrés. En mangeant un bourgeon mal protégé, un Gölbynekën peut tuer une Branche, raison pour laquelle il est haï par les humains plus que tout autre démon.

Singes carnassiers de la taille de babouin vivant en horde nombreuse, parfois sous la coupe d’un gorille ou d’un Nortikolien.

Ces démons sociaux sont très répandus dans les Ramures de l’Est. Ils forment des clans relativement modestes mais capables d’agréger des démons d’espèces variées. Leur affinité avec la lumière du soleil en fait de bons éclaireurs.

Chimère au corps de lion doté d’une carapace de tortue. Plutôt solitaire, il lui arrive de se joindre à une horde pour un raid avant de la quitter une fois l’attaque achevée.

Varan de la taille d’un bœuf. Comme les Nortikoliens, ils se retrouvent fréquemment à la tête d’une horde constituée de plusieurs espèces de lézards de tailles variées. Les varans géants peuvent aussi vivre en solitaire.

Baleine volante aussi surnommé le dévoreur de nuage. Placide, elle ne représente pas de danger pour les humains, sauf à se retrouver malencontreusement dans son gosier tandis que le Walaër avalait un nuage pour s’hydrater. A leur naissance, les Walaërs avalent des Flotteurs d’éther, des plantes gonflés d’éther qui, chez les Walaërs leurs permettent d’assurer leur lévitation. Les savants aërs pensent le métabolisme des walaërs est similaire à ce qui se passe au sein des fleurs d’helia.