La déesse Plante

Les grandes régions de l'Arbre-Mère

L’Arbre-Mère couvre le monde depuis des temps immémoriaux. Les Fylides la vénèrent comme une déesse et la nomme Okateï. Elle peut aussi être surnommée La déesse Plante, ou Celle qui couvre le monde.

Il est difficile d’en cerner les contours du fait de sa taille gigantesque et de sa perpétuelle évolution. On distingue cependant plusieurs régions bien définies :

Les Branches, les rameaux immatures, les Ramures, les racines

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« La graine éclata, projetant à travers les cieux huit blocs de roches qui ne retombèrent pas. Les racines s’enfoncèrent dans le sol et la tige pointa vers le soleil. Les stolons se dispersèrent et se fixèrent en trois points d’où s’élevèrent de nouveaux troncs qui, avec l’initial, constituèrent les piliers des quatre Ramures.

La Plante grandit, déploya ses rameaux immatures dans toutes les directions et ses fûts verticaux toujours plus hauts. Depuis leur demeure céleste, les dieux créateurs et les Grands Démons, maîtres des anciens temps, virent la terre se couvrir de feuillages et disparaître sous la sphère sylvestre délimitant le ciel de la canopée. Ainsi naquit Okateï, l’Arbre-Mère qui abrite toute vie en son sein, depuis les fouisseurs entre ses racines jusqu’aux volants entre ses Branches. »

Extrait du conte de la Germination

Les Branches :

les Branches de l’Arbre-Mère se sont développées depuis des millénaires jusqu’à devenir de vastes territoires sur lesquels ont pu se développer les sociétés humaines. On distingue les terres illuminées, l’extrémité de la Branche suffisamment proche de la canopée pour jouir de la lumière du soleil, et les Enténébrés, intérieur de la Branche plongé dans un éternel crépuscule. Une Branche développe parfois des fourches. Les fourches sont considérées comme parties d’une seule et même Branche tant que les terres illuminées assurent une continuité. Lorsque les Enténébrés absorbent le nœud de la fourche, les Fylides officialisent l’apparition d’une nouvelle Branche. L’ensemble des ramifications d’une Branche est appelé houppier. On distingue parfois les différents rameaux d’un même houppier, mais dans le langage commun, Branche, rameau et houppier
sont souvent synonyme.

Les rameaux immatures et les fûts verticaux :

ces jeunes branches sont encore trop frêles pour accueillir de grandes sociétés. Ils n’en regorgent pas moins de vie. La distinction entre rameau immature et fût verticaux se borne à l’inclinaison de la branche juvénile.

Les Ramures :

les Ramures rassemblent les Branches et les rameaux immatures rattachés à un même Pilier principal, l’une des tiges primordiales de l’Arbre-Mère. À noter que les piliers secondaires qui s’enracinent dans le sol pour assurer un soutien aux Branches ne permettent pas de distinguer les limites d’une Ramure. Les Piliers principaux sont au nombre de quatre. Ils ont tous germé en même temps mais ce sont développés plus ou moins rapidement.

o  Le plus grand a donné naissance à la Ramure septentrionale à laquelle est rattachée 21 Branches.

o  Les Ramures occidentale et orientale sont de tailles similaires. Elles comptent respectivement 14 et 12 Branches.

o  La Ramure méridionale est considérée comme la plus jeune car ses Branches se sont développées le plus tardivement. Elle se déploie donc dans un espace étriqué et ne compte que 6 Branches.

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Les racines :

les racines se sont développées à partir des Piliers principaux, puis de piliers secondaires qui évitent aux Branches de s’effondrer sous leur propre poids. Les racines fouillent le sol et fissurent la roche du socle. Grâce à cette aide précieuse, le peuple Muwide a pu s’installer dans des galeries parallèles ou peu éloignées des racines de l’Arbre-Mère.

Les Entrelacements :

Il arrive que les fourches de deux Branches voisines se rapprochent de manière coordonnée pour s’entremêler et créer un pont entre les Branches. Les savants considèrent ces Entrelacements comme une volonté de l’Arbre-Mère de consolider ses rameaux en les arrimant les uns aux autres. Plutôt rares, ces Entrelacements constituent des routes terrestres privilégiées par les caravanes commerciales, bien moins coûteuses qu’une traversée en navires volants.

Les Entrelacements peuvent se développer entre terres illuminées et Enténébrés. Ils forment alors une nouvelle frontière avec les terres obscures qu’il convient de défendre pour repousser les invasions de démons.

La sphère sylvestre

La sphère sylvestre désigne l’espace englobé par l’Arbre-Mère et ses Branches. Elle est délimitée par la canopée, la région située en périphérie des Branches et des rameaux immatures. Les contours de la sphère sylvestre sont très subjectifs et mouvants.

Par les jeux de perspective, la densité des feuilles-miroirs finit par cacher le ciel. Le ciel est parfois visible depuis les Branches de la canopée. Ces ouvertures dans le feuillage de l’Arbre-Mère sont appelées « fenêtres de ciel » par les Fylides ou « portes d’Okateï » par les Aërlydes. Elles sont de moins en moins visibles à mesure que le voyageur s’enfonce vers l’intérieur de la Branche.

L’espace entre les Branches est appelé l’océan des vents ou la mer d’éther. L’on distingue les côtes, proches des Branches et des rameaux immatures, du grand large où les vents ne subissent plus l’influence du relief des rameaux. Ils restent cependant modérés, gênés par les feuillages de la canopée qui créent un îlot de tranquillité à l’intérieur de la sphère sylvestre. Ces grands espaces sont le domaine de créatures adaptés à cet environnement aérien, comme les cétacés volants, les Walaërs. Les chutes d’eau venues des rameaux peuvent se perdre dans la mer d’éther, dispersée par les vents, ou atteindre des rameaux situés à son aplomb.

Les excroissances de l'Arbre-Mère

Au sein de l’écosystème qui prospèrent en symbiose sur l’écorce de l’Arbre-Mère, la déesse Plante déploie des excroissances dont les Fylides ont su tirer parti.

Les feuilles-miroirs :

Comme pour n’importe quelle plante chlorophyllienne, les feuilles-miroirs sont essentielles à la bonne santé de l’Arbre-Mère. En plus d’assurer la photosynthèse qui nourrit la déesse, les feuilles-miroirs réfléchissent la lumière du soleil qui ne peut pas pénétrer directement au-delà de la canopée. Ce sont elles qui permettent aux royaumes dits « de l’Intérieur », de jouir de la lumière du jour.

La quantité de feuilles-miroirs diminuent à mesure que l’on s’enfonce vers l’intérieur de la Branche. Lorsque les feuilles-miroirs se font trop rares, le jour se confond avec le crépuscule : nous entrons alors dans les Enténébrés.

La raréfaction des feuilles-miroirs est dû à une maladie propre aux Enténébrés, l’Asiwitil (littéralement, le manque de lumière). Cette maladie est causée par des spores de champignons venus des Enténébrés, portés par les vents ou par des démons.

Les feuilles-miroirs abondent sur les terres illuminées et les rameaux immatures. Ce sont les excroissances les plus communes et les plus visibles de l’Arbre-Mère. Pour cette raison, les Fylides ont développé des rites et des tabous à leur sujet.

Les feuilles-miroirs sont gigantesques à l’échelle d’un homme. Perché sur son pétiole, le limbe se dresse à 2.5 m de haut en moyenne. Cette longueur sert de référence à la toise fylide.

La cuticule très réfléchissante des feuilles-miroirs reflète un adulte de la tête au pied. Les Fylides ont donc l’impression de voir leur reflet à l’intérieur de la déesse (le Monde Intérieur), là où les âmes des défunts attendent l’Enfer de la Fin des Temps. Les évènements importants qui doivent se dérouler « sous les yeux d’Okateï » se passent donc devant une feuille-miroir. Ainsi, les chevaliers sont adoubés devant leur Seigneur et une feuille-miroir. Les jeunes mères doivent révéler le nom de leur nouveau-né en priorité à Okateï, en se présentant avec l’enfant devant une feuille-miroir.

Couper une feuille-miroir est considéré comme un sacrilège. Une seule exception : abattre une feuille-miroir touchée par l’Asiwitil est le meilleur moyen de prévenir la contamination de ses voisines. Durant certaines guerres, de reîtres sans honneurs s’abaissent (souvent sur ordre) à ce crime odieux. Abattre des feuilles-miroirs est en effet une manière efficace de ralentir le développement d’une Branche, celle-ci devant puiser dans ses ressources pour générer de nouvelles feuilles-miroirs.

Änlisöve, Le bourgeon de succession

Le bourgeon de succession constitue le cœur d’un royaume sylvestre. Par son intermédiaire, Okateï peut libérer une goutte de miellat pour désigner le nouveau Seigneur du royaume.

Les bourgeons de succession se développe à chaque nœud d’une Branche. Son apparition constitue l’acte de naissance d’un nouveau royaume. Lorsqu’un nœud devient trop vieux, le bourgeon se sclérose. C’est alors la fin du royaume. Cet évènement précède ou suit de près la progression des Enténébrés. La sclérose du bourgeon entraîne la mort rapide des feuilles-miroirs environnantes.

Un bourgeon de succession est constitué d’écaille qui forme un bec verseur pour délivrer le miellat. Ces écailles sont fines et relativement fragiles. Un humain peut couper un Änlisöve avec une simple hache, entraînant la mort du bourgeon, mais également de la Branche dans son ensemble. En effet, la sclérose du bourgeon n’empêche pas les sèves de circuler le long de la Branche, à l’inverse d’un bourgeon coupé.

Des guerres peuvent éclater entre deux Branches dont les croissances de l’une et de l’autre entraveraient leurs développements réciproques. Ces guerres dites de Lignées, ont pour objectif de couper le bourgeon de succession de l’un des royaumes (en général un royaume de l’extrémité, plus petit et moins bien protégé).

Lorsqu’un bourgeon est coupé, la Branche meurt jusqu’au niveau de la première fourche en aval du bourgeon coupé. Il faut plusieurs années avant que la Branche ne meurt tout à fait. Une Branche morte cesse de se développer mais demeure un obstacle pour les Branches voisines. Si le bourgeon est coupé à l’extrémité de la Branche, la Branche peut résister des siècles avant de casser. Un bourgeon coupé plus en amont fragilise davantage la Branche qui peut alors céder en quelques dizaines d’années. Cela en fait des cibles de choix pour les assaillants. Cependant, les royaumes de l’Intérieur, anciens et bien développés, sont en général fortement défendus.

Un bourgeon sclérosé devient indestructible pour les armes humaines. Les guerres de Lignées ne se donnent donc pas la peine d’attaquer des bourgeons perdus dans les Enténébrés. Les bourgeons sclérosés des Enténébrés sont donc abandonnés de tous.

Les bourgeons de succession sont la proie du serpent-oiseau, un démon nommé Gölbynekën ou Dévoreur de Bourgeon. Les attaques de Gölbynekën, extrêmement rares, peuvent mettre un terme à une Lignée entière. Les chevaliers qui ont réussi à mettre à bas un serpent-oiseau jouissent d’une énorme renommée à travers les quatre Ramures.

La fragilité des bourgeons a contraint les Fylides à enfermer les bourgeons de succession au cœur du donjon de leurs forteresses. La chambre de l’Änlisöve est emmurée jusqu’au jour de Wylatmode, le jour de succession. Les prétendants au rang de Seigneur de la Branche défilent une première fois devant le bourgeon afin d’être jaugé par Okateï, puis une seconde pour recevoir la goutte de miellat, cette sève qui transforme un simple humain en hybride homme-végétal, devenant un Seigneur.

Les bourgeons funéraires

Les bourgeons funéraires sont de fleurs carnivores, excroissances de l’Arbre-Mère. Elles ont la particularité de flétrir après avoir digéré l’animal tombé dans sa grande vasque remplie d’acide.

Par un phénomène que chamans et Aërlydes n’ont jamais réussi à expliquer, les bourgeons funéraires germent en abondance à proximité de charognes. Certains savants estiment que l’odeur de trépas stimule la germination. Ce phénomène a incité les Fylides à associer ces fleurs à leur rite d’inhumation.

Selon la coutume fylide, le défunt doit être versé dans la vasque du bourgeon funéraire pour être digéré et rejoindre de l’Arbre-Mère. Ainsi, son âme rejoindra ses ancêtres dans le Jardin Intérieur. Le défunt est immergé dans ses plus beaux habits et ses meilleurs outils ou signes de distinction. Ses yeux sont couverts de glands verts, signes de renaissance.

Le bourgeon funéraire flétrit quelques jours après l’inhumation. Ses restes demeurent visibles à différents degrés de dégradation durant de nombreuses années. Des traces sont toujours visibles cinquante ans après l’inhumation.

A l’inverse des feuilles-miroirs et des bourgeons de succession, les bourgeons funéraires continuent à germer au cœur des Enténébrés.

Le bourgeon d’éther

De la taille d’un gros tonneau, le bourgeon d’éther est une excroissance de l’Arbre-Mère qui libère en continue ce gaz prisé par les chamans et les Aërlydes. L’éther, aussi appelé le Souffle de l’Arbre-Mère, est un puissant narcotique dont les vertus psychiques favorisent les transes des chamans. Il leur permet de franchir les dangers du Monde Intermédiaire qui sépare le monde physique de l’antichambre de l’Arbre-Mère, un espace mystique dans lequel les humains peuvent communiquer avec Okateï.

Libéré depuis des millénaires, l’éther a saturé une couche de l’atmosphère que les savants nomment Cérébrosphère. Les Îles des Vents flottent précisément dans cette couche, ce qui a permis aux Aërlydes d’accéder à l’âme de l’Arbre-Mère de manière bien plus efficace que les chamans fylides. Malheureusement, l’éther en forte concentration provoque une stérilité irrémédiable. Exposés en permanence à ce gaz, les Aërlydes n’ont donc pas d’autres choix que de puiser leur jeune génération au sein des royaumes sylvestres.

Géographie d'une Branche

Une Branche est en constante évolution. Sa croissance est imperceptible vers l’intérieur du rameau (l’amont) et rapide à son extrémité (l’aval).

L’amont de la Branche, sa partie ancienne, est très large et dominé en son centre par l’échine de la Branche. À l’échelle des humains, l’échine prend l’apparence d’une moyenne montagne avec ses cimes, ses cols et ses vallées. L’écorce de l’Arbre-Mère apparait rarement, le plus souvent sous forme de falaises. Elle est recouverte d’une épaisse couche d’humus sur laquelle se développent bon nombre d’épiphytes (végétal qui vit sur autre sans interagir avec son hôte, que ce soit de manière bénéfique comme un symbiote ou de manière néfaste comme un parasite). Les épiphytes de l’Arbre-Mère sont très nombreux et très variés. On retrouve les végétaux ordinaires de notre monde actuel, ainsi que d’autres, endémiques à l’Arbre-Mère.

L’échine disparait peu à peu à mesure que le voyageur progresse vers l’extrémité de la Branche. Le paysage se résume alors à de petites collines. Le relief y est très marqué par l’inclinaison de la Branche, plongeante ou ascendante, parfois noueuse, rectiligne ou coudée. L’épaisseur de l’humus et le type de végétation capable de s’y développer dépend de l’âge de la région. Lorsque l’humus est très épais, des forêts de grands arbres (chênes, frênes, pins, palmiers, ébéniers… suivant les climats) prospèrent lorsque les humains ne les ont pas défrichés pour favoriser leurs cultures. Quand la Branche est jeune et l’humus fragile, la végétation se borne à des végétations rases (buissons, prairie).

Une Branche vue depuis l'océan des vents (©Demalem)

La croissance de l’extrémité d’un rameau peut s’effectuer de manière progressive ou brutale. Ce deuxième cas est appelé débourrement et se produit lorsqu’un nouveau nœud apparaît. Un nœud est une région de la Branche rattaché à un Änlisöve, un bourgeon de succession. Un débourrement provoque un tremblement de terre principalement ressenti à l’extrémité de la Branche. La Branche juvénile est alors dépourvu d’humus. L’écorce à nu est tendre et duveteuse, à l’inverse de l’écorce ancienne qui est dure comme de la pierre. L’écorce juvénile est un substrat idéal pour recueillir les graines et les spores des végétaux pionniers, capables de se développer sur une surface dépourvue d’humus. Les mousses et les lichens sont les premiers d’entre eux. Certains buissons et certaines plantes de rocailles sont également capable de se développer sur ce terrain peu hospitalier. L’écorce juvénile de l’Arbre-Mère est cependant très nutritive. Un mince humus commence à apparaître au bout de quelques années seulement. En général, une jeune seigneurie peut espérer commencer une maigre production agricole deux ans seulement après le débourrement.

La pointe de la Branche est appelée le scion. Le scion croît en permanence, des changements y sont souvent visibles d’un jour à l’autre. La largeur du scion est de quelques toises seulement (une dizaine de mètres). À son extrême fin, le scion plie sensiblement sous le poids d’un homme.

Quel qu’en soit le tronçon, la Branche se présente comme une poutre vaguement cylindrique. Les royaumes Fylides s’étendent sur le dessus de la Branche. La rive de la Branche désigne la ligne où le bord du rameau passe en dévers. Suivant les régions, les rives peuvent s’avancer en pente douce, ce que l’on nomme des plages sur lesquelles se déposent parfois des sables éoliens. Elles peuvent aussi former des falaises et criques, les lieux idéaux pour l’installation d’un port, les navires volants pouvant s’approcher près de la rive sans s’échouer.

L’envers ou le dessous de la Branche désigne la partie du rameau placé en dévers. L’humus ne peut pas s’y accumuler sur une grande épaisseur. Le dessous de la Branche est en général couvert d’une végétation rase, comme des fougères. L’écorce apparait souvent à nu. L’envers est également colonisé par une multitude d’oiseaux qui y trouvent un endroit sûr pour nicher.

L’horizon d’une Branche se perd souvent dans la texture informe de la sphère sylvestre. Lorsqu’un rameau voisin est assez proche, ses contours peuvent être visibles à l’œil nu. Dans la canopée, il est aussi possible de distinguer des morceaux d’azur à travers les fenêtres de ciel.

Géographie des Ramures

Les Branches d’une même Ramure s’alignent rarement côte-à-côte de manière rectiligne. Elles peuvent s’enchevêtrer, passer au-dessus l’une de l’autre, se rapprocher, s’éloigner, sans jamais se toucher sauf dans le cas des Entrelacements.

Les Branches sont numérotées en fonction de leur ordre d’apparition. Ainsi, la Première Branche est toujours la plus ancienne d’une Ramure.

En général, deux Branches de numéros voisins restent proches tout le long de leurs rameaux. Au hasard des détours, il peut arriver qu’une Branche se rapproche d’un rameau un peu plus éloigné. Il n’y a qu’une exception : lorsque les Enténébrés absorbent le nœud originel d’une fourche, la Branche mineure de la fourche (la plus petite) devient une nouvelle Branche à part entière. On lui attribue alors le premier numéro disponible. Cette situation est extrêmement rare. Par ailleurs, les Branches extrêmes d’une Ramure côtoient celles d’une Ramure voisine sans qu’il y ait de lien entre elles.

Par exemple, la Deuxième Branche de l’Est suit de près la Première et la Troisième Branches de l’Est. Sur une section, elle s’approche de la Quatrième Branche, mais cette situation reste exceptionnelle. Elle frôle également la Dix-septième Branche du Nord à la hauteur de la cité de Palysay, considérée comme le point le plus proche entre les deux Ramures.

Les Ramures surplombent la croûte terrestre, parfois immergée, parfois inondée par une mer peu profonde aux eaux saumâtres, l’océan inférieur. L’océan inférieur est ponctué d’îles, en général de simples bancs de sable. Les terres au pied de l’Arbre-Mère sont inhospitalières, souvent marécageuses, plongées dans un crépuscule éternel. Comme pour l’océan des vents protégés par la couverture de l’Arbre-Mère, les tempêtes sont rares sur l’océan inférieur.

De rares volcans actifs percent la croûte terrestre. Le plus grand d’entre eux se nomme Tenalife. Il se situe sous la ramure du nord, sous la Quatorzième Branche.

Le climat entre les Branches est plutôt tempéré grâce au couvert végétal de l’Arbre-Mère. Il existe cependant d’importantes fluctuations en fonction de la latitude et de la présence ou non de l’océan inférieur au pied de l’Arbre-Mère.

La Ramure septentrionale :

De loin la plus vaste, la Ramure septentrionale compte 21 Branches. Elle couvre la totalité de l’hémisphère nord du monde de l’Arbre-Mère, depuis l’équateur aux jungles luxuriantes jusqu’aux régions polaires couvertes de conifères. Certaines Branches se cantonnent à une latitude quand d’autres s’étalent sur plusieurs zones climatiques.

Les Branches septentrionales couvrent le bouclier continental polaire, une vaste masse de terre immergée. Ces terres génèrent un climat continental, froid en hiver, chaud en été. Un climat rigoureux qui se ressent jusque dans la haute atmosphère, raison pour laquelle les Aërlydes surnomment cette région, l’hémisphère froid.

Le climat devient plus clément à mesure que l’on s’approche de l’équateur. C’est en partie dû à l’effet de latitude et à la présence de chenaux de l’océan inférieur qui s’enfoncent assez loin à l’intérieur des terres.

La Ramure occidentale :

La Ramure occidentale compte 14 Branches. Elle couvre un bon quart l’hémisphère sud dont le pôle sud, zone particulièrement rigoureuse. Le climat froid du pôle sud reste cependant tempéré grâce au courant de l’océan inférieur qui baigne son sol. Le nord de la Ramure occidentale, proche de l’équateur, est quant à elle tropicale.

La Ramure occidentale se distingue surtout par la présence de l’unique désert de ce monde, Asiwosüd, une immense zone minérale en plein cœur de la luxuriante Okateï. Constitué de regs, de dunes et de montagnes arides, le désert Asiwosüd est un univers en lui-même.

La Ramure orientale :

La Ramure orientale compte 12 Branches. Elle couvre un bon tiers de l’hémisphère sud, principalement sur la latitude tempérée. Elle est entièrement baignée par l’océan inférieur, ce qui lui confère un climat plutôt doux en toute période de l’année, malgré des saisons marquées.

La Ramure méridionale :

De loin la plus petite, la Ramure méridionale compte 6 Branches. Elle se déploie sur un mince croissant calé sur le tropique sud délaissé par ses deux voisines.