Le peuple Aërlyde

La société aër

La société aër

Une société de castes

Les Aërlydes forment un peuple relativement réduit (on l’estime à environ 100 000 individus), exclusivement masculin, constitué de trois castes majeures (les Anciens, les Éclairés et les Avisés), d’une caste inférieure (les Dénigrés) et d’une caste officieuse (Les Réprouvés). Les castes majeures détiennent le pouvoir oligarchique. Leurs membres, nommés les Notables quelque-soit leur caste, ont le droit de proposer des motions tandis que les Patriarches qui forment le Conseil en tant que tel, ont le droit de vote. Il n’existe qu’une seule exception : en cas de motion de destitution du Conseil, l’ensemble des Notables peuvent voter (les Patriarches ne voteraient sans doute pas la dissolution de leur propre Conseil). Les Dénigrés n’ont aucun droit de vote.

Les castes supérieures se distinguent par leur orientation politique historique. Il est extrêmement rare qu’un Aërlyde d’une caste supérieure change de caste après avoir choisi sa famille politique. Au sein d’une même caste peut exister des groupes structurés, parfois rivaux entre eux y compris au sein d’une même caste. Ces groupes sont appelés des sectes. Par souci de prestige, les membres des castes supérieures ne sont pas censés s’abaisser à entrer en contact avec les peuples inférieurs. Les relations diplomatiques avec les Fylides et les Muwides sont confiées aux Dénigrés.

Les castes supérieures

Les castes majeures sont :

Les Anciens ont une tradition isolationniste vis-à-vis des peuples inférieurs (les Fylides et les Muwides). Ils placent la méditation et la recherche scientifique au-dessus de toute autre considération. Pour eux, les Aërlydes doivent se concentrer sur leur quête de savoir en interférant le moins possible avec les autres peuples.

Les Éclairés ont de tout temps eu des visées hégémoniques vis-à-vis des peuples inférieurs. Ils ne conçoivent les rapports avec les royaumes sylvestres que comme des rapports de domination. D’éventuels accords peuvent se trouver s’il est fortement à l’avantage des Aërlydes. Pour eux, la quête du savoir est un outil avant d’être un but.

Les Avisés se sont construits en opposition avec les Éclairés sur la question du rapport des Aërlydes avec les royaumes sylvestres. S’ils privilégient toujours les intérêts des Îles des Vents, les Avisés sont prêts à des relations plus équilibrées avec les Fylides. S’ils se considèrent au fond d’eux comme supérieurs aux peuples sylvestres, ils ne les méprisent pas et n’hésitent pas à leur faire des concessions dans le cadre d’accord bilatéraux. Les Avisés ont une vision de la quête du savoir aussi idéaliste que les Anciens, mais avec cette optique de partager cette connaissance avec le reste du monde (sans toutefois aller à l’encontre des intérêts aërs).

Chaque caste supérieure est dirigée des Patriarches, élus à vie par leurs pairs (sauf cas des motions de censure du Conseil). Les Patriarches sont au nombre immuable de 7 : trois pour les Anciens, deux pour les Éclairés et deux pour les Avisés. Le plus âgé des Patriarches (pas nécessairement un Ancien) est appelé le doyen. Ce titre honorifique ne lui donne que le privilège d’ouvrir les séances du Conseil.

Les castes inférieures

La caste inférieure des Dénigrés regroupent tous les Aërlydes qui ne sont ni notables, ni bannis. Les jeunes fylides arrachés à leurs familles au cours de l’échange sont de fait des Dénigrés, bien qu’ils soient appelés Aspirants tant que leur formation n’est pas achevée et qu’ils n’ont pas passé leur cérémonie d’intronisation. Les Dénigrés sont aussi bien des étudiants, des juristes, des maîtres d’œuvre, des soldats, des chercheurs, des artisans… Les Dénigrés sont divisés en deux catégories principales : les Patriciens et les autres que l’on nomme la plèbe.

Les Patriciens sont des Dénigrés honorés par les castes supérieures pour leurs talents ou leurs travaux de qualité, à qui l’on a promis, à terme, d’intégrer l’une des trois castes majeures. Les Patriciens sont en général chargés de missions destinées à valider leur entrée dans les castes supérieures. Les Patriciens sont fréquemment à la tête de groupes de chercheurs ou de groupe de diplomates. Du fait de leur rang de transition, les Patriciens ont droit à la parole durant les réunions du Conseil (à l’inverse des autres Dénigrés qui n’ont que le droit d’écouter), bien qu’ils n’aient pas de droit de proposition (apanage des notables des castes supérieures).

Le bannissement est la pire condamnation pour un Aërlyde (les condamnations à mort sont extrêmement rares en temps normal), car outre le fait de le chasser des Îles de Vents, elle lui ôte son appartenance à la société aër. Le banni devient un apatride sans le moindre peuple. La plupart refusent ce reniement et continuent à s’affirmer Aërlyde, même si leurs pairs ne leur reconnaissent pas ce nom. Ils se désignent alors comme appartenant à la caste officieuse des Réprouvés.

Ces castes font à ce point partie de l’identité d’un Aërlyde qu’elles sont attachées au nom de l’individu. On parlera par exemple de Dénigré Useärn ou d’Éclairé Eseï. Un Aërlyde peut aussi être appelé de manière moins formelle par le titre honorifique « Maître » sans avoir à donner le nom de sa caste.

L'éducation aër

Les jeunes fylides offerts aux Aërlydes dans le cadre de la pratique de l’échange rejoignent habituellement les Îles des Vents entre leur cinquième et sixième années (en-deçà, ils sont considérés comme trop jeunes pour être pris en charge par les Aërlydes). Il n’y a pas de limite d’âge pour quitter les royaumes sylvestres et devenir un Aërlyde, mais il est rare que les enfants soient « échangés » passé huit ans. Au-delà de cet âge, le manque de conditionnement condamne la majorité de ces jeunes Aërlydes « tardifs » à des postes subalternes toute leur vie. Le conditionnement ou reconditionnement est un processus que les Aërlydes subissent plus ou moins fréquemment tout au long de leur vie, en fonction de la sensibilité de leur poste. Ce processus a pour but d’assurer une parfaite loyauté et de tuer tout esprit de contestation à l’égard du gouvernement et de la société aër.

Historiquement, les Aërlydes étaient principalement issus des gens du peuple de la société fylide, en surtout des chamans souhaitant améliorer leur connexion avec l’Arbre-Mère. Depuis la mise en place de la politique de l’échange, la quasi-totalité des Aërlydes sont issus de la noblesse fylide.

Un dicton aër dit :

« Par la fenêtre de ciel un Fylide est passé, en cette aube nouvelle un Aërlyde est né ».

Dès leur arrivée dans les Îles des Vents, les jeunes Fylides reçoivent un nouveau nom attribué par leur tuteur, toujours de la caste des Dénigrés. Le tuteur devient le nouveau père du jeune Aërlyde. Il a en charge toutes les questions administratives, mais également un rôle éducatif, même si le jeune Aërlyde entre très vite l’internat du Collège des Aspirants sur l’île de Seïtanal. Les jeunes Aërlydes y reçoivent une formation d’érudit avec un bref cursus militaire. Les plus prometteurs sont orientés vers une formation plus guerrière.

Si les jeunes Aërlydes sont de fait des membres de la caste des Dénigrés, ils reçoivent le titre d’Aspirant suivi de leur nom. On parlera par exemple d’Aspirant Nöwemon et non de Dénigré Nöwemon. Ce n’est qu’à la fin de leur étude, l’année de leurs 17 ans, que les Aspirants deviennent des Dénigrés à part entière à la suite de leur cérémonie d’intronisation qui a lieu dans le palais patriarcal de Sutanal.

Les jeunes Aërlydes continuent leur formation même au-delà de leur cérémonie d’intronisation. L’éducation continue est un très caractéristique de la culture aër. Même les plus âgés doivent se rendre régulièrement à l’Université de Seïtanal pour rafraîchir leurs connaissances.

Les futurs soldats ont une formation spécifique. Orientés dès leurs 14 ans, ils intègrent officiellement l’armée dès le lendemain de leur intronisation en tant que simples soldats. Certains peuvent ensuite suivre une formation d’élève officier. Les meilleurs guerriers peuvent subir l’opération pour devenir des Anges à partir de leurs 18 ans. Ils intègrent alors le régiment angélique.

Le gouvernement aër

La société aër est un état de droit, régie par la Charte Fondamentale, texte écrit à peine plus d’un siècle après l’arrivée des premiers ermites sur les Îles des Vents. Cette Charte décrit avec précision le fonctionnement du gouvernement et son exercice du pouvoir, même si cette Charte a évolué au fil du temps (il y eu deux évolutions majeures au moment de la création des nouvelles castes, les Éclairés puis les Avisés, ainsi que de nombreuses évolutions mineures entre temps).

Le gouvernement aër a toujours été un système oligarchique (on parle d’Oligarchie aër) avec un gouvernement collégial élu par ses pairs et renouvelé régulièrement. Dans le système actuel, le gouvernement aër, surnommé le Puits de Science en référence à la salle du Puits de Sutanal grâce auquel les Aërlydes ont accès à la prescience, est dirigé par le Conseil des Patriarches (généralement appelé simplement, le Conseil). Les Patriarches, au nombre de deux pour la caste des Éclairés et des Avisés, et de trois pour celle des Anciens, sont élus à vie (sauf cas de mention de censure) par les membres de leur propre caste. Les sept Patriarches forment alors le Conseil qui a le pouvoir de voter les motions proposées par les notables. Les décisions prises par le Conseil sont ensuite mises en œuvre par les fonctionnaires (notables ou Dénigrés) du Puits de Science dont le travail est régulièrement contrôlé par des commissions indépendantes (toujours constituées de notables).

Le Conseil a également le pouvoir de justice suprême : il est le seul à pouvoir voter le bannissement ou la mise à mort d’un Aërlyde. La justice ordinaire est exercée par les Prévôts de Sutanal.

Une motion de censure à l’encontre du Conseil peut être déposée par un notable. C’est le seul cas où la motion n’est pas votée par le Conseil mais par l’ensemble des castes supérieures des Îles des Vents. Les Patriarches sont alors démis de leurs fonctions et le Conseil est réélu (chaque caste vote indépendamment pour ses Patriarches).

Dans des situations exceptionnelles et après la destitution du Conseil, un Dictateur peut être élu pour une période d’un an. Son mandat doit être renouvelé chaque année. Le Dictateur se voit alors octroyer les pleins pouvoirs le temps de son mandat. En pratique, la Dictature n’a été voté que trois fois, toujours dans le cadre de campagnes militaires ambitieuses contre des Prophètes sylvestres.

La technologie aër

Le commerce des savoirs

Grâce à la préscience, les Aërlydes ont développé une technologie de pointe dans tous les domaines, sans commune mesure avec l’archaïsme des Fylides et des Muwides que les Aërlydes entretiennent à dessein. S’ils partagent certaines connaissances avec les peuples dit inférieurs, ces techniques se limitent souvent à la mécanique et à l’agronomie. Certaines sciences fondamentales comme l’électromagnétisme, la thermodynamique, ou la biologie neuronale sont jalousement gardés par les Aërlydes pour assurer leur domination.

Parmi les avancées technologiques aërs les plus connues, on notera :

  • Les systèmes électriques dont l’éclairage à lampe à incandescence qui équipe les villes et les galères volantes aër. Les Aërlydes maîtrisent également des technologies d’écrans de supervision et de vérification d’empreintes digitales.
  • les générateurs solaires assurant la production électrique des Îles des Vents
  • la métallurgie avancée qui permet aux Aërlydes la création d’alliage inconnu des Fylides et des Muwides, alliage omniprésent dans les galères volantes aërs
  • les armes thermiques (dont les terribles bâtons de feu et autres canons de marine)
  • la médecine aër, sans commune mesure avec les capacités des médecins des royaumes sylvestres
  • la chirurgie neuronale dont l’application la plus emblématique est la création des Anges
  • l’hydroponie et autres techniques agronomiques permettant la production de nourriture sur les Îles des Vents malgré la rareté des terres arables

Les galères volantes aërs

Les galères volantes aër sont un exemple d’intégration de multiples technologies de pointe, que ce soit au niveau de la structure du vaisseau (coque en métal solide et légère), de l’armement ou des systèmes de bord (installation électrique, verrouillages digitaux…). Les galères volantes sont de fait les navires les plus grands de toute la sphère sylvestre, très manœuvrant dans les courants puissants de l’atmosphère.

Les galères volantes aërs sont similaires sur bien des points à leurs homologues fylides. Elles sont équipées de rames palmées, en particulier pour naviguer entre les ramures où elles sont moins efficaces que dans la haute atmosphère. Leurs ballastes remplis de gaz d’hélia, toujours protégés à l’intérieur de la structure, utilisent fondamentalement la même technologie que les galères aërs. Cependant, leurs dimensions sont sans commune mesure avec les galères fylides. Les galères volantes aërs sont aussi hautes que les immeubles des plus grandes cités sylvestres. Leurs coques de métal blanc les distinguent des galères fylides en bois, tandis que l’armement remplace les balistes et les catapultes fylides par des canons thermiques. L’électricité, les panneaux de contrôle et autres systèmes de verrouillage digitaux sont omniprésents à l’intérieur de ces vaisseaux spacieux et confortables, pouvant accueillir plus d’une centaine d’hommes d’équipage et tout un bataillon de guerriers ailés.

Les guerriers ailés

Les Anges (ou guerriers ailés) sont un autre exemple de l’aboutissement de la science aër. Ces guerriers d’élite sont équipés d’ailes mécaniques garnies de plumes véritables (vascularisées avec un système de circulation de sang synthétique), directement greffées dans la moelle épinière des soldats aërs pour assurer un contrôle mental optimal du mouvement des ailes. L’alliage métallique, connu des seuls Aërlydes, est extrêmement léger et résistance, permettant une maîtrise du vol aussi naturelle pour les guerriers ailés que celle d’un oiseau. La greffe des ailes est un procédé si douloureux que les Anges subissent des lésions cérébrales qui altèrent leur personnalité antérieure. La rééducation psychique de ces guerriers d’élite est l’occasion pour le gouvernement aër de les conditionner selon ses souhaits.

Malgré cette domination scientifique, les technologies aërs se heurtent aux quantités limitées des ressources disponibles sur les Îles des Vents. Nombre de recherches fondamentales progressent lentement, voire stagnent du fait de l’impossibilité de produire tel ou tel instrument. Les Îles des Vents importent la grande majorité de leur consommation agricole et minière. La transformation des matières premières dans les usines aërs d’Artanal et de Fartanal se heurtent aux limites de production des installations des Îles des Vents.

La chasse aux Prophètes

Soutenus par leur avancée technologiques et la puissance de leur flotte, les Aërlydes ont peu à peu assuré leur hégémonie en se présentant comme les défenseurs de l’Arbre-Mère et les garants des intérêts de la déesse Plante. S’il y eut en tout temps des voix pour critiquer ce discours, la majorité des royaumes sylvestres et de la noblesse fylide reconnaissaient aux Aërlydes ce rôle de protecteurs d’Okateï. Après tout, le peuple aérien n’était-il béni par le don de la préscience, généreusement offert par la déesse ?

C’est au nom de ce titre de protecteur de l’Arbre-Mère que les Aërlydes s’impliquèrent dans plusieurs guerre civile fylide dont l’un des camps étaient menés par un homme ou une femme, prétendument mandaté par Okateï pour parler en son nom et unir les Fylides sous sa bannière. Ces dissidents. Ces individus furent nommés des Prophètes. Charlatans ou authentiques hérauts de la déesse Plante, les Aërlydes adoptèrent une doctrine stricte à leur sujet : l’Histoire avait montré que les Prophètes, dont le point commun était de porter un message universel au nom d’Okateï et d’appeler à l’union pour combattre avec eux l’ordre établi, avaient toujours semé chaos et désolation à travers les Branches, avant d’être exterminés à la fin d’une triste aventure sans lendemain.

Certains universitaires avancent que le combat systématique des Aërlydes contre les Prophètes fylides est avant tout une manière de conserver leur hégémonie sur les royaumes sylvestres. En effet, les Prophètes seraient vus comme un modèle alternatif à celui des Îles des Vents, capable d’unir les royaumes fylides et d’atteindre le seuil critique à même de vaincre militairement la puissance aër.

Au fil des siècles, les Aërlydes ont découverts qu’une part importante des Prophètes passés issus de la noblesse fylide avaient bel et bien possédé un lien avec Okateï, un lien semblable à celui des chamans (chose théoriquement impossible pour les nobles à qui il était interdit de pratiquer les arts cachés). Il fut ensuite établi que ces Prophètes étaient les enfants des Seigneurs ayant reçu de la Sève Royale au jour de leur Wylatmode, ce que l’on appela des enfants chéris. Dès lors, les Aërlydes surveillèrent, grâce à la préscience, l’apparition de la Sève Royale (en moyenne, une goutte par siècle quelque part à travers les quatre Ramures) et chassèrent les enfants chéris de manière préventive. Cette politique fut nommée la chasse aux Prophètes. Suivant les époques, les gouvernements aërs commandèrent l’élimination de tout enfant-chéri potentiel (tout enfant de Seigneur ayant reçu une goutte de Sève Royale) ou attendirent l’apparition des dons des enfants-chéris qui ne se confirmaient qu’une fois sur trois, avant de voter l’arrestation ou la suppression pure et simple de cette menace éventuelle.

Cette chasse aux Prophètes est si ancrée dans la culture aër qu’il est devenu inenvisageable pour un Aërlyde qu’un enfant-chéri puisse être autre chose que néfaste.

L'Histoire des Îles des Vents

(jusqu’en l’an 7680 de Sutanal)

Les origines: des premiers ermites au bannissement de Mytafel

Très vite après l’invention des navires volants, des ermites fylides ont colonisé les Îles des Vents. Les premières installations attestées et documentées par écrit remontent à 400 ans avant la fondation de Sutanal (an 0 du calendrier aër). Les premiers ermites fondent la caste des Anciens et leurs disciples celle des Dénigrés. Pendant 400 ans, les Aërlydes mènent des vies d’ascètes proches des chamans fylides, en restant isolés autant que possible du monde sylvestre. Leur population stagne autour d’une centaine d’âmes.

La première version de la Charte Fondamentale est écrite en l’an -275 de Sutanal.

En -27 avant la fondation de Sutanal, deux frères inams, Wiven et Mytafel, arrivent sur les Îles des Vents pour fuir la tyrannie d’un monarque fylide. Ces deux inams entretiennent une haine des royaumes sylvestres qui les poursuivra toute leurs vies. Très doués pour le spiritisme, ils gravissent les échelons de la société aër en quelques années et atteignent le rang de Maître à l’âge de vingt-cinq ans. Dès lors, ils mettent à profit leurs talents et leur influence pour échanger les connaissances extorquées à Okateï via la préscience pour s’immiscer dans les affaires des royaumes sylvestres. Ils brisent ainsi la politique isolationniste des Anciens et fondent la caste des Éclairés. La Charte Fondamentale est révisée pour inclure officiellement la caste des Éclairés.

L’influence des Aërlydes, perçus comme des philanthropes, croient dans les Ramures. Cependant, très vite Wiven et Mytafel révèlent leurs intentions : dicter leurs conditions aux seigneuries fylides clientes. En quelques décennies, la population aër passe de deux cents à quarante milles personne. Sutanal est fondée (an 0 du calendrier aër).

En l’an 8 de Sutanal, Mytafel tente de transformer le gouvernement collégial aër en un pouvoir central sous sa coupe. Son propre frère, Wiven, l’arrête et le bannit ainsi que ses partisans. Mytafel devient le premier Réprouvé.

L’essor des Îles des Vents

Durant le millénaire suivant, la puissance des Aërlydes ne cesse de croître. Leur ingérence dans les affaires sylvestres devient systémique. En l’an 1354, la politique de l’échange avec les royaumes sylvestres (échange d’un fils d’un noble fylide contre des faveurs et des connaissances) est formellement établie.

Les Aërlydes deviennent une puissance militaire écrasante. La première intervention guerrière des Aërlydes dans les royaumes sylvestres commence en l’an 1386 de Sutanal. Pour la première fois, les Aërlydes mettent une terme au prosélytisme d’un Fylide désigné comme « Prophète d’Okateï ».

En l’an 2418 de Sutanal, l’incident de Nëvfër, du nom de la seigneurie fylide où se produisit l’accrochage diplomatique et militaire entre les Îles des Vents et une coalition de royaumes sylvestre, aboutit à l’autorisation tacite de libre circulation de la flotte aër en tout lieu au sein de la sphère sylvestre.

En l’an 3723 de Sutanal, les chercheurs de Sutanal greffe pour la première fois des ailes mécaniques combinées à des implants neuronaux à des guerriers aërs. Le premier bataillon d’Anges emploie une technologie primitive mais qui n’aura de cesse de se perfectionner.

En l’an 6177 de Sutanal, l’Éclairé Zuleï s’oppose au Conseil contre une énième opération militaire contre un royaume sylvestre. Il organise le blocage du port de Sutanal pour empêcher le départ des troupes. Le Mouvement des Pacifistes est réprimé violemment par la milice et l’armée ce qui déclenche la semaine sanglante qui fera environ 600 victimes. Il s’agit de la première guerre civile aër. Les Anciens sortent de leur isolationnisme pour mettre un terme aux violences. Le calme est ramené en proclamant la scission de la caste des Éclairés : les rebelles formèrent la caste des Avisés. Le Conseil fut réorganisé en attribuant 2 Patriarches aux Éclairés, 2 Patriarches aux Avisés et 3 Patriarches aux Anciens, garants de l’équilibre entre les deux castes ennemies. La Charte Fondamentale est une nouvelle fois révisée pour inclure les Avisés et décrire le fonctionnement du Conseil tel qu’il demeure à ce jour.

Depuis le symposium de l’an 7472, les Aërlydes s’accordent sur le consensus dit du Flétrissement : selon leurs recherches, l’Arbre-Mère s’affaiblit inexorablement.

Éléments culturels aërs

Le costume aër est simple et austère, identique pour toutes les castes et toutes les fonctions, sauf celles qui nécessitent des costumes plus pratiques d’utilisation (militaires, artisans…). Il se borne à une robe blanc-gris qui descend en une seule pièce jusqu’aux chevilles. Seules les couleurs de la ceinture permettent de distinguer les rangs et fonctions.

  • Ceinture de corde noire: simple Dénigré
  • Ceinture de corde noire et rouge: Patricien
  • Ceinture de corde noire et pourpre: Ambassadeur auprès des royaumes sylvestres (ou plus rarement, des peuples muwides)
  • Ceinture de corde brune: Membre de la caste des Anciens
  • Ceinture de corde mauve: Membre de la caste des Avisés
  • Ceinture de corde orange: Membre de la caste des Éclairés
  • Ceinture de corde noire et brune: Patriarche de la caste des Anciens
  • Ceinture de corde noire et mauve: Patriarche de la caste des Avisés
  • Ceinture de corde noire et orange: Patriarche de la caste des Éclairés

Les soldats aërs remplacent la robe traditionnelle par une tunique blanc-gris, ourlée de bandes noires, avec une ceinture de cuir marron.

L’armée aër ne distingue pas d’armée de terre ou de l’air. Le capitaine d’une galère volante sera donc appelé colonel ou commandant ou capitaine suivant la taille du vaisseau.

Du plus haut au plus bas, les grades d’officiers sont les suivants:

  • Général
  • Colonel
  • Commandant
  • Capitaine

Les grades de sous-officiers et de simples soldats sont les suivants:

  • Lieutenant
  • Sergent
  • Caporal
  • Soldat

La milice de Sutanal (la police de la ville) ne possède que des grades inférieurs (de lieutenant à simple soldat).

Le corps d’élite des soldats ailés possède une hiérarchie distincte rattachée sous le grade de Colonel. On distingue deux grades classés ci-dessous du plus élevé au moins élevé:

  • Archange
  • Ange

Champ de gueules au soleil d’or borduré d’argent : armoirie du Conseil aër

Champ de sable au soleil d’or : armoirie de l’armée aër (l’armée céleste)

Le sceau du Puits de Science : un puits surmonté de deux branches entrelacées et de 8 étoiles ; symboles des Îles de Vents

Les expressions ci-dessous sont typiquement aërs et ne se retrouveront jamais (ou par dérision) dans la bouche d’un Fylide ou d’un Muwide.

Les mondes inférieurs : l’Arbre-Mère et les mondes souterrains désignés par les Aërlydes

Les peuples inférieurs : les Fylides et les Muwides désignés par les Aërlydes

Les primaires : habitants des mondes inférieurs pour les Aërlydes.

 

Mère du savoir ! : Exclamation usuelle aër

Que les vents vous soient cléments : expression aër pour souhaiter bonne chance